
Résumé :
Atman, le fils cadet du roi Omra du royaume d'El Ricaba est un jeune homme turbulent. Un sortilège le contraint à fuir son royaume pour un exil de sept longues années. Après la traversée d'un désert aride et inhospitalier, il rencontre Malaqui un esprit protecteur et bienveillant, qui veillera sur lui.
Le destin guide le jeune Atman vers El Acabir, un royaume qui resplendissait autrefois de beauté, mais désormais gouverné par un roi faible et un conseiller fourbe. Condamné à dissimuler son identité par le sort qui le frappe, le prince Atman devient un pauvre parmi les pauvres. Rencontres inédites et épreuves seront mises sur son chemin, titillant sa loyauté, son bon sens, et son coeur.
Il devra redoubler de bravoure pour affronter cruautés, rivalités et ambitions au sein du royaume. Grandir et de vivre en accord avec ses valeurs est un chemin tortueux. Les difficultés rencontrées par le prince Atman lui permettront-elles de se révéler et de devenir celui qu'il est ? L'aventure du prince Atman est récit initiatique, entre conte et roman de cape et d'épée.

« L’aventure du prince Atman » est une lecture à la fois divertissante et agréable. Ici, Sabrina Bezzah vous propose une histoire fantastique, alliant les codes de « La belle et la Bête » pour la malédiction et la morale sur la bonté d’âme, ceux de « Aladin » pour le cadre orientale et l’idylle princière, et enfin ceux de « Le prince et le pauvre » de Mark Twain pour le changement de statut (même s’il n’y a ici, qu’un prince et que le style est complètement différent). On eut aussi penser à « Narnia » pour un personnage, ou « Le seigneur des anneaux » pour un objet magique. Le tout bien sûr, tirant son épingle du jeu, en ajoutant ; une sombre machination maléfique, un destin sombre, et un parcours initiatique (si je puis dire) à la fois simple mais très efficace.
Ainsi, Atman, le héros de cette histoire, est le second fils du roi, il ne montera donc pas sur le trône, et jalouse l’attention portée à son ainé. Ici, il n’est pas question de soif de pouvoir, mais de sentiment de solitude. Atman ne sait comment exprimer son désarroi et son manque affectif, si ce n’est en provoquant son père et en moquant son frère. En grandissant il devient manipulateur, irrévérencieux, arrogant, et insolant. Un ange lui apparaît alors et le contraint à faire un choix ; vivre sept années de malheur maintenant ou plus tard.

Atman terrifié mais lucide, fait le choix de les subir pendant sa jeunesse, période à laquelle la force et la combativité sont plus facilement mobilisées et renouvelées. Condescendant, il pense subir cette épreuve avec facilité … La réalité le rattrapera rapidement pour le faire redescendre sur Terre.
L’histoire est à la fois simple et mystérieuse, des personnages s’ajoutent, apportent beaucoup, jouent des rôles importants, sans pour autant offrir au lecteur les contours nets de leurs implications dans le destin de ce héros atypique. Ainsi Atman, se verra entouré de ; un ange, un vieil homme acariâtre, un esprit à l’apparence de fennnec, une princesse, un lion, etc… La fin, offre, par la suite, au lecteur certaines informations clés, qui laissent présager une suite intéressante à ce premier volet.
L’aventure d’Atman commence donc sur le thème de la condescendance, puis arrive le premier twist qui dépossède le héros de ses biens, et bien sûr la première rencontre ratée avec la mort … Atman, se confronte ensuite labeur, à la pauvreté, mais aussi à son manque d’empathie et sa fierté sacrément mise à mal. Il évolue, murit, s’humanise, éprouve sa vulnérabilité, rêve de changement et espère pour autrui … Autant dire, que ces années de malchance, s’avèrent moins dramatiques qu’attendu, mais qu’elles parviennent sans mal à changer drastiquement Atman !
Ce livre vise un jeune lectorat, mais peut divertir sans difficulté un lecteur adulte. L’histoire est bien construite, les personnages travaillés, et les twists sont bien amenés. L’antagoniste est à l’image de « Jafar » dans « Aladin », ce qui laisse à penser une réécriture du conte. Le pan fantastique n’est pas prégnant dans ce premier tome, pour autant, quelques informations disséminées ici et là ne sauraient le faire oublier. Le dénouement laisse entendre quelques complications et une aventure bien plus grande au héros qui pensait en avoir fini … Une fin, qui donne largement envie de découvrir la suite !
La plume de l’auteure est fluide, simple, même si j’ai été perturbée par certaines formulations ou certains choix de mots. Ma lecture fut très rapide, et agréable, pour un moment récréatif très satisfaisant. Les personnages sont attachants, la construction du récit plaisante, l’histoire accessible et attrayante. Sabrina Bezzah emporte son lecteur avec facilité auprès de son héros et au coeur de ses déboires. Elle tient son lecteur en haleine, curieux de connaitre la suite des évènements, même une fois la dernière page du livre tournée !
Ce fut appréciable, pour moi, de voir le changement chez le personnage principal. D’être témoin de ses origines, puis de son évolution. De comprendre sa transformation, ses désirs, ses espoirs, etc… Bien sûr, l’approche est très manichéenne, et c’est un choix de l’auteure. Mais ça n’a pas entaché ma lecture pour autant.
Il est surtout question ici, de s’ouvrir au monde, de faire preuve d’humanité et d’humilité quelles que soient les conditions.
En conclusion, j’ai passé un agréable moment de lecture que je ne saurais que conseiller aux amateurs de contes et d’aventures !