
Résumé :
Un village de sylvaines, Katel l'indomptable et Milan, le cœur à vif.
Une attirance contre nature ? Forcément, en Cinqueterre, rien ne se passe comme prévu.
Katel dirige les défenses d’un peuple exclusivement féminin, les Forestières. En patrouille sur la frontière, elle croise la route d’un fascinant voyageur. Regard de velours noir, charme facétieux et touchantes maladresses… La guerrière se retrouve vite désarmée. Problème : dans son clan, ce genre de relation est interdite. Un mâle ? Pourquoi pas un matagot ou un centaure, tant qu’à faire ?

« Katel des Forestières » est un opus issu de l’univers de « Cinqueterre », mais peut totalement être lu et apprécié indépendamment de la duologie qui le précède. En revanche, pour se saisir de toutes ses nuances, je conseille fortement de s’atteler à la lecture des premiers ouvrages de l’auteure (qui m’ont d’ailleurs, fait très forte impression). D’ailleurs ce premier « satellite » de « Cinqueterre » apporte de nouvelles informations à la compréhension de l’univers, et c’est très appréciable !
Ainsi, l’on retrouve certains personnages-clés, au gré d’une aventure différente de ce à quoi Lohiel F. Courteveille nous a habitués, tout en parvenant à happer son lecteur avec autant de facilité !
Ici, il est d’abord question d’une communauté 100 % féminine, portée par une méfiance absolue à l’égard de la gent masculine. La faute, à de vieilles traditions bien ancrées … Une méfiance qui laisse tout de même la place à la curiosité et l’attrait de la nouveauté. Il faut comprendre que des siècles de huis clos, ont tendance à engendrer l’ennui.

Notre protagoniste principale est une jeune femme, âgée de plus de 100 ans, issue de ce groupuscule de demi-déesses qui s’apparentent à des dryades … Elle rencontre au détour d’un chemin, un jeune aventurier de 29 ans, descendant de l’Homme, qu’elle ramène au sein de son microcosme.
Survient alors un véritable coup de foudre, partagé, duquel elle ne saurait se défaire … Ce n’est pas faute d’avoir résisté, de rationaliser ou encore de relever l’absurde de cette situation. Les deux jeunes gens se lanceront alors dans une quête de réponses qui s’accompagnera de révélations et d’angoisses. Tomber en amour s’apparente alors à une véritable malédiction. D’abord pour cette femme qui ne saurait concevoir une telle union, puis pour ce jeune homme qui réalise le monde qui les sépare …
C’est sans compter sûr ; les interventions « d’êtres supérieurs », d’un chien qui n’en est pas seulement un, la spontanéité d’un homme amoureux ou encore la ténacité d’une demi-déesse frondeuse !
L’approche de ce roman est plus légère que « Cinqueterre », même humoristique, tout en emportant le lecteur au coeur de paysages aussi merveilleux, qu’inquiétants, dans une quête pour l’amour, ce qu’il engendre et le rend réel.
L’auteure aborde encore fois des sujets intéressants, tels que ; le maintien de traditions dépassées et même délétères, l’amour, la perte de contrôle, l’estime de soi, le partage d’une charge mentale trop lourde, l’acceptation, l’espoir, l’idéalisation, le dépassement de soi et de ses craintes, ou encore le fait d’asseoir ses choix, de tenir tête, etc…
Ce roman, relate donc, le chemin parcouru pour deux protagonistes perdus dans la déferlante de leurs sentiments incontrôlables. La quête d’une guerrière terrassée par l’ennui et dépassée par ce qui la traverse. Contre les espoirs d’un aventurier, à la fois rêveur, innocent et aspirant a l’amour.
Il est surtout question d’une quête de soi, de ce que chacun des deux protagonistes désire vraiment, de dénouer le réel du fantasme, de leurs aspirations et espoirs pour l’avenir. Bien sûr, à ces questionnements s’ajoutent les poids ; de préceptes, de croyances coercitives, ainsi que de peurs inculquées depuis toujours pour Katel …
Aux amateurs de slow burn, de romance à la fois douce et intransigeante, cette histoire est faite pour vous. L’auteure vous propose à travers ses personnages de Katel (indépendante, forte, combative) et de Milan (baroudeur, doux rêveur, à l’écoute et doutant de sa valeur), une rencontre, puis une relation travaillée, tout en relief, à la fois cohérente et saine.
En conclusion, une lecture fort agréable, qui mêle aventure et quête de soi au coeur d’une histoire d’amour mignonne à souhait ! Pour un roman accessible aux plus jeunes, qui ravira également les adultes. Il y a certes moins de rebondissements que dans « Cinqueterre » (ça n’aurait pas eu vraiment de sens dans le cadre de ce livre), mais les personnages sont bien plus approfondis et leurs vécus émotionnels savamment distillés.
On retrouve la plume à la fois fluide et harmonieuse de l’auteure au gré d’un récit exaltant, léger, doux, qui donne le sourire du début à la fin (et ce, pour diverses raisons). Un pari tenu et largement réussi pour Lohiel F. Courteveille ! Vous l’aurez compris, je suis largement séduite !