
Résumé ;
Rémi le sait, il va mourir.
Depuis 20 ans, une loi mondiale l'impose. Chaque être humain doit se rendre au Grand Palais de la Vie le jour de son soixantième anniversaire. Sur place il sera tout simplement éliminé. Le rituel mortel décrété par les dirigeants est rempli de mystère. Ce n'est qu'une fois sur place qu'il découvrira la vérité...
De son côté, Enée, jeune étudiante commence à découvrir que le monde dans lequel elle a grandi repose sur un passé bien différent. Aidée de sa professeur et d'autres personnes de bonne volonté elle va tenter de remettre en question les valeurs dominantes...


Le premier tome de « Uchropia » nous propose un récit futuriste de notre monde. Nous voilà en France, un pays qui a bien changé, qui est même tombé (comme tous les autres.)… Mais qui, surtout, s’est reconstruit… d’une façon surprenante et inquiétante.
L’auteure nous dépeint un univers régi par un groupe d’individus qui imposent de nouvelles lois. La principale concernée dans ce premier tome ? Ne pas vivre au-delà de 21 915 jours, soit 60 ans.
Le tout, bien sûr, dans le but de permettre une épuration de la population, de laisser la place aux jeunes, de permettre une meilleure gestion des ressources… La majorité est alors avancée à 16 ans, les grossesses débutent plus tôt, etc…
La population se plie volontairement à cette règle, recevant une convocation et rejoignant le lieu de leur mort, avec passivité. Les quelques récalcitrants sont rapidement dissuadés de faire des vagues, au risque de faire payer leur lâcheté à leur descendance.
Une histoire très intéressante, qui emporte le lecteur auprès d’un condamné à mort et d’une étudiante enrôlée par un parti politique révolutionnaire… terroriste. Nos deux personnages sont intéressants et travaillés.
Nos deux héros sont liés, différents, se complètent. Tandis que l’antagoniste en lieu et place du gouvernement, empreinte également les traits d’un personnage à sa solde, antipathique à souhait, empli de rancoeur envers un père qui l’a abandonné. Débordant de remords, en quête d’un responsable à un événement tragique ayant eu lieu des années plus tôt…
Le premier pan de ce récit propose ; un monde régit avec froideur et distance, des androïdes faisant office de gardes ou d’espions, une mort programmée, un lieu de regroupement semblable aux camps croisés au cours de l’Histoire de l’humanité… Similaire dans les faits, mais bien différent dans les apparences. Ici, le ou la condamné(e) est accueilli(e) par un standardiste qui récupère ce qui lui octroie une identité (une fois départi de cette dernière, c’est un peu comme si l’on était déjà mort), vient ensuite un guide qui répond aux questions, puis une salle d’attente…
Contre un groupuscule révolutionnaire, nouveau parti politique, qui a bon espoir de faire bouger les lignes. Ici, vous croiserez au détour de ces pages ; des rescapés de la nouvelle gérance, une campagne rondement menée, des révélations, des assassinats, des liens familiaux brisés, des personnages forts de leurs convictions et l’amour (d’un grand-père, d’une jeune femme pour un homme, …).
Vous l’aurez compris, ouvrir « Uchropia », c’est plongé dans une dystopie bien pensée, aux idées intéressantes. Au coeur d’une révolution d’abord silencieuse et discrète, qui prendra de plus en plus d’ampleur… semant les cadavres au gré de son avancée.
L’auteur propose donc au lecteur, une histoire au rythme effrénée (peut-être parfois trop), pour des péripéties et des rebondissements intéressants. Au-delà de la très jolie mise en page et de la plume fluide, c’est le livre en lui-même qui se lit tout seul.
J’ai passé un agréable moment lecture, que rien n’est venu freiner ou couper. Pourtant, il me manque un « je-ne-sais-quoi » pour en faire une lecture incroyable, un coup de coeur. Il n’en est pas moins vrai, que je recommande cette lecture, et que je salue l’ingéniosité de l’auteur qui sait ; poser son décor, doser son suspens mais surtout surprendre son lecteur.
Aux amateurs d’intrigues politiques, de complots, de retournements de situations ingénieux, mais surtout de révolution, ce premier volet est clairement fait pour vous.
Puisque dans ce livre un vieillard, un vrai, a soixante ans et n’est plus bon qu’à mourir… Quel cadre choisiriez-vous pour passer la dernière journée de votre vie ? Accepteriez-vous, lecteurs / lectrices, de vous plier à cette règle ? Après-tout qu’est-ce que 21 915 jours pour un Homme qui vit aujourd’hui jusqu’à environ 90 / 100 ans ?