
Résumé :
Après une grossesse difficile, Julie ne se sent plus capable de prendre correctement soin de sa famille et éprouve le besoin de faire une pause.
Sur les conseils de son médecin, elle accepte d'être hospitalisée, afin de traiter sa dépression.
Elle découvre alors le microcosme psychiatrique, régi par l'ennui, les heures de distribution des médicaments et la réservation des tables au réfectoire.
Dans ce monde singulier, Julie croise des âmes meurtries par l'adversité, porteuses d'histoires de vie douloureuses, et prend conscience qu'entre patients et soignants, la frontière psychique est parfois très mince, au point de se demander qui dans ce huis clos est véritablement sain d'esprit...
Ancré dans une unité de soins pour anxiodépressifs, Psy est un roman poignant qui nous entraîne dans un voyage au plus près des enfers intérieurs de femmes et d'hommes ordinaires et interroge : et si, pour saisir le bonheur, il suffisait de s'éviter des peines inutiles ?


Psy, est une de ces lectures poignantes, évoquant sans fioritures des personnages "normaux", aux histoires de vie douloureuses et "communes" à beaucoup d’entre nous (on a tous vécu un moment humiliant, marquant, traumatique… sans pour autant en venir à l’institutionnalisation)… Mais qui ont également périclité, enfermer dans le cercle vicieux de leurs esprits torturés… les laissant alors oisifs et languissants au gré des couloirs d’une institution psychiatrique.
En somme, un moment lecture intéressant, criant de cohérence et de « vérité » (au sens où, pour certains / certaines, des évènements de vie s’enchainent ainsi et en arrivent réellement à de telles extrémités). Une vie institutionnelle qui m’a angoissé, mais n’en est pas moins proche (bien que pas totalement à l'image) de la réalité (pour ce que j’ai pu en observer et expérimenter entant que stagiaire pendant mes études).
Un petit roman, qui nous témoigne de l’histoire de pas moins de trente personnages, tous plus ou moins envahis par leurs troubles névrotiques, ou psychotiques.
On perçoit, le travail de recherche et d’articulation entre les causes et les conséquences de la chute et de la déchéance des personnages. Une plume intéressante, au vocabulaire fourni, mais accessible à un profane. Voilà ce que nous propose l’auteur, au grè des récits de vie de ses protagonistes.
Certains sont attachants, d’autres l’archétype-même du détestable. Le lecteur suit plus particulièrement le parcours de Julie, une jeune maman souffrant d’une dépression post-partum, se croyant incapable et indigne de materner. C’est au contact des autres malades, qu’elle prendra conscience des dérives de l’institution dans laquelle elle est internée. Mais, qu’elle réalisera également que ses peurs et angoisses bien que réelles et envahissantes, étaient irrationnelles.
Un récit rondement mené et bien écrit, proposant beaucoup de descriptions (pour peu de dialogue et aucune action). Un rythme lent, pour une histoire qui s’étoffe d’individu en individu. A ceux qui aiment les péripéties et l’aventure, ce roman n’est pas fait pour vous. En revanche, pour ceux qui aiment creuser, mettre en sens, jauger, se saisir de l’essence d’un personnage… vous allez être servis !
Un travail édifiant sur la construction des protagonistes, des histoires à la fois banales et inquiétantes, des liens qui se créer en toute simplicité et sincérité… Une histoire qui ne m’a pas laissé indifférente. Pour autant, je dois reconnaître m’être ennuyé (à l’image des internés)… La faute, à des récits de vie proposés à la suite, explicitant les comportements, croyances, fonctionnements de certains sans jamais (ou rarement) les impliquer davantage dans le récit (les personnages sont présents, ils errent, déambulent, papotent, se soumettent au système institutionnel... ni plus, ni moins).