
Résumé :
Paris est une capitale monstrueuse. Elle dévore et vomit ses habitants sur ses trottoirs, sans demander son reste. Cédric pensait pouvoir y vivre sa nouvelle vie... Sa rencontre avec Marion Müller, une dirigeante de friperie atypique, arrivera-t-elle à le sortir du trou à rat dans lequel il s'est enterré ?
La Grandeur n'a pas de prix.
Prostitution, ambition et richesse s'entrechoquent face à un passé sombre et au souvenir d'Amélia.


C’est ma seconde lecture de cet auteur (je réunis les deux nouvelles « Les clones » en une, puisqu’elles se complètent). Ici, on change de registre, pour un virage à 90°, dans ‘les morts insignifiants', point de science-fiction !
On découvre un récit réaliste narrant l’histoire de son protagoniste qui s’enlise dans ses idées fixes. Un jeune homme avide, soucieux de l’image qu’il projette, au narcissisme fragile, vivant dans l’angoisse de décevoir ou de voir se réaliser la plus grande crainte de son père.
L’auteur a choisi de nous dépeindre Paris sous un angle moins glamour et bien plus cru ! Il emporte le lecteur au-delà des lumières et des arrondissements luxueux… pour nous dévoiler la rudesse et les extrêmes (classes sociales) que renferment ses rues.
Le titre donne la sensation de prendre son sens avec le temps, alors que les indices sont disséminés ici et là depuis les premiers chapitres. Quant au dénouement, le lecteur, tout au long de sa découverte, pense être témoin d’une transformation… alors qu’il n’en est rien.
Le personnage principal, hanté par son passé, dans le rejet de sa mère, et l’apitoiement de ce que fut son père, se débat avec sa situation et son statut. Pose un regard critique sur autrui. Se pense la victime toute choisie des jugements et des moqueries. Mais, et surtout, ne nourrit aucun tendres sentiments envers qui que ce soit. Il attend, espère, envie : l’attention, le respect et l’admiration qu’il pense mériter. Il est simplement complaisant et se saisit des opportunités.
On retrouve la plume fluide de l’auteur, et sa capacité à retranscrire les méandres de la psyché de son personnage. Il confronte le lecteur à son vécu émotionnel, ses difficultés relationnelless, son grand manque d’authenticité… le confrontant à un individu fictif auquel on ne peut s’attacher (si ce n’est qu’en de brefs instants). Malgré quelques maladresses, le rythme comme l’atmosphère sont intéressants.
Un récit qui témoigne de la décompensation d’un esprit, qui, il semblerait, ne distingue pas le bien du mal. Qui, d’ailleurs, au-delà même du principe de moralité, semble avoir des difficultés pour identifier les vécus émotionnels d’autrui (dans les moments de grande excitation). Un esprit méprisant, empli de rancoeur, teinté d’amertume et d’aigreur, qui contient avec peine son agressivité…
Un personnage avenant, parfois déconcertant pour ses interlocuteurs, qui ne perçoivent pas la terrible vérité.
Les autres personnages, justement, bien que travaillés, m’ont indifféré. J’étais focalisé sur le principal sujet de cette histoire et les méandres de sa psyché.
Arrive ensuite un dénouement que j’ai vu venir, mais qui, je pense, saura garder ses mystères pour d’autres lecteurs (la faute à mon métier, certainement). Il n’en a pas été moins sympathique à la lecture pour autant.
Un livre proposant une mise en page intéressante, ornée de quelques illustrations de l’auteur (couverture comprise). Pour une lecture, qui, sous couvert de nous narrer le travail de rêve d’un jeune homme dans la mode (à grand renfort de détails, peut-être trop, histoire de noyer le poisson), installe sans en avoir l’air une atmosphère pesante. Il y a incontestablement anguille sous roche… et c’est peu dire.
Un roman qui de prime abord, laisse un sentiment d’ennui (la faute au contenu choisi, d’accord, mais également à quelques longueurs), pour s’assombrir page après page, et incarner, sans en avoir l’air, un thriller plus sombre que ce que j’avais envisagé en commençant cette lecture. J'ai apprécié cette lecture, même si elle ne m'a pas exalté.