
Résumé :
Babel, le Pôle, Anima... les arches s'effondrent tour à tour. Pour éviter l'anéantissement total, il faut trouver le responsable. Trouver l'Autre. Mais comment faire sans même savoir à quoi il ressemble ?
Plus unis que jamais, Ophélie et Thorn s'engagent sur des chemins inconnus, où les échos du passé et du présent les mèneront vers la clef de toutes les énigmes.
"Je pars toujours du principe que l'histoire se raconte d'elle-même. Pour moi, ce dernier tome est l'émancipation d'Ophélie vis-à-vis de sa famille, de moi, mais aussi des lecteurs. C'est comme ça que je l'ai vécu au moment de l'écriture."
Christelle Dabos.


Attention ! Pour se saisir de ce denier livre, assurez-vous soit d’avoir relu les précédents, soit de les avoir bien en tête. Sous peine de perdre le fil mais surtout de ne pas accrocher.
Une fin digne des tomes précédents. En revanche, je le pense, peu accessible à un lecteur très jeune (ou un dont le souvenir des trois premiers tomes est flou), son contenu se complexifiant grandement. C’était déjà perceptible pour ses prédécesseurs, mais on en prend toute la mesure lors de cette lecture.
Ce dernier livre répond à toutes les questions, ou presque. Et laisse pantois le lecteur devant sa conclusion… qui évidemment n’en n’est pas une.
Une chose est sur, les transis de romance / romantasy vont être très déçus. Rien dans cette saga, où très peu, ne saurait satisfaire leurs attentes quant à la relation « peu conventionnelle », qu’entretiennent les deux héros. Mais pour moi, ça a été comme rafraichissant. Ici, l’intrigue, les événements, le contexte, prennent indubitablement le pas, et c’est criant de crédibilité (ou plutôt de cohérence). De fait, au vu des rôles imposés à nos héros, et du scénario catastrophe qui se profil, leur relation n’a de place que lors de légers et brefs apartés (que les deux protagonistes s’autorisent en toute connaissance de cause).
Malgré ma grande appréciation de ce dernier tome, je ne peux que souligner tout de même le floue artistique dans lequel l’auteure plonge le lecteur. Les explications sont alambiquées et pernicieuses. En s’accrochant bien, on en comprend les contours et le sens, mais non sans y mettre quelques efforts.
On note également, des réponses relativement peu argumentées à certaines recherches / quêtes / questions qui traînent depuis quelques temps (tel qu’Arc-En-terre, entre autres choses…).
J’ai en revanche, beaucoup apprécié le grand « détour », nécessaire à l’intrigue, dans le simulacre d’hôpital spécialisé dans "le handicap" / psychiatrique. Comme dans les précédents tomes, l’héroïne n’en finit plus de se débattre pour son libre arbitre, son indépendance et plus encore sa capacité à faire des choix. Elle finit inéluctablement par se retrouver prisonnière d’un carcan dont elle n’a jamais voulu, mais dont elle parvient à se défaire, y laissant toujours quelques plumes. A l’image de l’univers dans lequel elle évolue et qui, pour ce qui semblait être de bonnes raisons (finalement, comme toujours, mauvaises), a été mutilé.
J’aurais adoré en découvrir davantage sur le monde en miroir, l’envers de l’endroit. Malheureusement, l’héroïne n’y passe que peu de temps et le héros, lui, ne nous offre que quelques parenthèses de son expérimentation.
Ce tome retourne le récit, à l’image de ses personnages et de son univers. Il s’enlise et emporte le lecteur avec lui. Soit on adhère, soit on déteste. Je pense qu’il n’y aura que très peut de juste milieu dans l’appréciation de celui-ci. Peut-être que couper en deux ce tome et en développer chaque partie lui aurait été salvateur.
Il n’empêche que j’ai vraiment aimé cette saga, même, et surtout ce livre là. Cette série se conclut sur un voyage intérieur, a contrario de ceux qui le précèdent, qui immergeaient le lecteur dans un voyage focalisé sur l’extérieur (les populations, les arches, les dons, les esprits de familles, etc…). Une lecture que je ne saurais que conseiller aux amateurs du genre, qui n’ont pas encore exploré l’univers de la passe-miroir.