
Résumé :
Dans un monde parallèle où l’Inquisition musèle tout progrès technique, les humains sont les proies de redoutables prédateurs des eaux : les « Aquatiques ».
Nériana est une enfant abandonnée. Trouvée sur une plage de Bretagne, elle est élevée dans l’orphelinat d’un couvent. En grandissant, elle développe d’inquiétants pouvoirs qui rappellent étrangement ceux des Aquatiques… Pourtant, Nériana a une peur phobique de l’eau. À quel univers appartient-elle vraiment ? Qui étaient ses parents ? Oscillant entre le bien et le mal, rattrapée par ses instincts de prédatrice qui vont à l’encontre de ses valeurs, elle va devoir, pour s’adapter et survivre, découvrir qui elle est vraiment, apprendre à faire face à ses ennemis, à l’adversité, mais aussi, à sa propre nature.
À partir de 16 ans.


« L’âme des prédateurs tome 1 ; Fille de l’océan », emporte son lecteur en Bretagne, à son large, comme à ses côtes. Premiers points positifs ; avec une très jolie couverture, représentative du récit, pour un résumé intrigant. Une belle entrée en matière, pour attirer les amateurs de récits fantastiques, mais surtout du milieu aquatique.
Pour être tout à fait honnête, j’avais hâte de me plonger dans cette lecture, « amoureuse » depuis l’enfance du mythe de la sirène et de toutes les histoires qui s’en sont inspirées (imaginez-moi à 7 ans, découvrir la version Disney !). Et, pour mon plus grand plaisir, je ne fus pas déçue le moins du monde.
L’auteure entre en matière en disséminant ici et là les informations, nous emportant au berceau « d’une fille de l’océan », dont on ignore tout (au même titre que le personnage qu’on observe grandir de ses premiers mois, à l’âge adulte).
L’univers dans lequel se déroule le récit est moins avancé que le nôtre, existe d’ailleurs, en parallèle. L’inquisition règne, la chasse aux sorcières bat son plein, tandis que la religion et l’endoctrinement s’assurent de la docilité des citoyens d’une petite bourgade sans prétention.
Une population superstitieuse, inquiète, méfiante, qui craint (sans aucune surprise) tout ce qui est inexplicable, surnaturel… hérétique. C’est ce contexte particulier qui empêche l’évolution et l’avancée technologique ou même médicale de cette société.
Pour autant, certains dérogent aux règles établies, bravant la peine de mort, pour ; prendre soin, dissimuler, nourrir, éduquer, choyer… des enfants, qui n’appartiennent vraisemblablement pas à l’espèce humaine (en toute connaissance de cause, ou encore totalement envoutés).
Plus que les sirènes, il est question de créatures aquatiques appartenant à différents mythes et légendes plus ou moins connues. Chaque espèce allant de sa particularité et de ses coutumes, ou encore de ses croyances et de ses espérances.
Une protagoniste intéressante, torturée par une volonté, un espoir, d’humanité, dont la nature semble la priver. Traversée tout de même par une horde d’émotions, qui induisent, qu’un petit coeur bien présent, bas de tout de même au gré de ses rencontres avec des êtres humains irrémédiablement tombés sous son charme.
Un personnage à la fois attachant et antipathique. Qui voudrait d’ailleurs pouvoir rendre de tendres sentiments sans jamais y parvenir, ne ressentant qu’une douce indifférence (de prime abord). Un savant mélange de sentiments contradictoires, à l’image de ce qui le traverse tout au long du récit.
Une histoire, qui prend les allures d’un conte, teintée par la culpabilité, les réflexions, l’ambivalence et les angoisses de son personnage principal. Porté par un discours religieux, la connaissance de ce qui fait l’essence même de l’humanité, ou encore des liens créés, d’une famille nouvellement construite, etc… Mais également jalonné par les désirs d’une enfant, future jeune femme, qui rêve d’indépendance, d’émancipation, de possibilités…
Un univers comme des personnages travaillés, que sert une plume fluide. Pour une histoire qui s’étale sur plusieurs années (un pan de vie tout entier). On observe, on apprend, on comprend, on espère, on découvre… au même rythme que l’héroïne et c’est un choix pertinent pour un récit comme celui-ci. Le tout permet au lecteur, de mieux se saisir de l’environnement, des protagonistes et des enjeux, sans pour autant rendre le tout complexe.
Un roman jeunesse, tout à fait adapté à une lecture d’adultes, qui prend les allures d’une fiction plus sombre que ce à quoi on a pu nous habituer avec cette thématique (ces dernières années). Bien qu’aujourd’hui, la cruauté et la bestialité soient de nouveau exploitées, comme au temps des odyssées.
Une intrigue qui s’installe page après page, laissant de nouvelles complications s’ajouter. L’héroïne allant d’incompréhensions, en situations impossibles.
Une fin intéressante, pour des questions en suspens. J’ai immédiatement continuer ma lecture avec le tome 2.