Résumé :
Le champ de nos consciences est déterminé par une idéologie funeste et apocalyptique. Celle d'une mort annoncée, d'un précipice dont le fond est une servitude volontaire aux principes d'une réalité imposée par des préceptes et des règles.
C'est normal... Comme si le mal était le Nord qui orienterait notre part d'humanité. Sommes-nous si bêtes ?
L'imaginaire, sa fonction, est de construire un pont dans le présent, une représentation du réel où les contraintes de la double injonction bien et mal sont les piliers qui soutiennent l'affranchissement : C'est la voie de la métamorphose. Ensemble, passons les Désastres humains vers Des Astres humains pour retrouver cette part d'humanité que nous avons oubliée.
Vingt-deux nouvelles, accompagnées d'illustrations, de compositions musicales et de libres courts cinématographiques, vous proposent de la découvrir à la croisée des Arts du langage. Réalisez votre pouvoir de création en votant pour le Prix Mille Saisons 2022 !
« Des Astres Humains » est une anthologie surprenante, édifiante, qui, au-delà d’offrir un agréable moment lecture, donne à réfléchir à son lecteur.
Jalonnée par 22 nouvelles, répondant à différents genres littéraires (fantastique, science-fiction, fantasy, cyberpunk, etc…), qui se suivent dans un bel ensemble. Les éditions " Le grimoire " ont publié un gros recueil, qui propose avant tout une approche futuriste (quelques récits, au contraire, témoignent d’univers moins évolués) et dystopique, parfois même engagée, de l’avenir de l’humanité. Chaque auteur y allant de son imagination, illustrant nombre de catastrophes, aussi sombres, qu’inquiétantes. Des événements déconcertants, provoqués, ou survenant suite à quelques erreurs propres à l’être humain.
Le plus ? Une illustration, ainsi qu’un code a flashé menant le lecteur vers une musique ainsi qu’un court métrage, associés à chaque histoire ! Une proposition intéressante, et ingénieuse, ajoutant alors à l’immersion dans chaque univers, auprès de chaque personnage. Une stratégie qui s’accapare de nos sens de la vue et de l’ouïe, en plus de la mobilisation de notre imagination.
Nous sont alors offerts, 22 récits de qualité, écrits par 22 auteurs différents, qui maîtrisent leurs écrits. Une lecture qui se ponctue donc de 22 plumes aux charmes variés. Mes préférences allant à six nouvelles :
Le passage, écrite par Erwan Le Droguene, pour sa quête de l’âme onirique.
Ce que diront les roches, écrite par Simon Andrieu, pour ses futurs petits Hommes découvrant l’existence de notre humanité (éteinte bien sûr).
Brille, écrite par Rachel Gali, pour sa poésie.
Yeux Fauves, écrite par Irène Salvador, pour son personnage fort.
Les cocons, écrite par Francis Politzer, pour la fin de l’humanité imaginée.
Les faits patentée colombus, écrite par Mathias Delaportée, pour son approche de l’univers.
L’une d’entre-elles, m’a en revanche, si je puis dire, « dérangé » (certainement l’effet recherché) ; proposant une approche réductrice d’une culture et de ses croyances. Illustrant avec facilité, les dérives de certains courants politiques ou de pensée, dans une approche très manichéenne des conflits ayant jalonné l’histoire de France. Elle m’a surtout laissé un goût amer (peut-être parce qu’elle fait écho ?), et c'est là où son auteur a fait mouche me concernant ! Je ne la nommerais pas, laissant au futur lecteur, l’opportunité d’expérimenter sa lecture.
Un ouvrage lourd, aux nombreuses pages, qui donne de prime abord l’impression qu’il va durer longtemps. Mais qui, finalement, se dévore rapidement. La mise en page est travaillée et très réussie. Les illustrations très représentatives. Tandis que les nouvelles se lisent toutes seules.
Vous l’aurez compris, ce que vous proposent les éditions " Le grimoire" , c’est avant tout ; une lecture immersive, au coeur d’univers travaillés, tournant autour du mur dans lequel l’humanité tout en entière est littéralement en train de foncer ! Des mondes et des personnages variés, mais surtout, originaux, emportent le lecteur au gré de quêtes, d’accomplissements, de découvertes et de désillusions.
On note une dominance de la Science-Fiction, et étant amatrice du genre j’étais tout simplement ravie ! La thématique du désastre, plus spécifiquement humain, est exploitée avec brio par chaque auteur. Il faut reconnaître que le monde dans lequel nous évoluons, s’improvise sans difficulté, la muse de quelques scénarios-catastrophes !
Enfin, nombre d’histoires, proposent une fin ouverte, laissant présumer d’un espoir, ou au contraire, d’une chute plus vertigineuse encore… Un livre qui s’assure de questionner l’essence même de l’humanité, au gré de fictions qui prennent l’allure de contes philosophiques.
Une anthologie interactive qui mériterait d’être davantage diffusée, lue et commentée. Un ouvrage que je ne saurais que recommander chaudement. Ne serait-ce que pour partager le plaisir de sa lecture et les réflexions qui en découlent.